#laminute de monsieur toutmoncinéma revient sur un petit bijou français d'humour noir à l'anglaise ... L'Auberge rouge
Plus drôle qu'un film comique. Plus angoissant qu'un film d'épouvante ... nous promettait alors la bande-annonce d'époque de L'auberge rouge.
Un film librement inspiré d'un fait divers qui défraya la chronique du XIXème siècle. L'affaire de l'auberge de Peyrebeille, surnommée alors l'ossuaire, le coupe-gorge. Une auberge nichée au coeur de l'Ardèche et à la réputation sanglante ...
Un fait divers dont s'est inévitablement emparé la littérature et le cinéma.
Sauf que sous la caméra de Claude Autant-Lara, et la plume de Jean Aurenche, nous assistons à une grande farce, une comédie grinçante à l'humour noir dans un paysage enneigé à l'atmosphère de conte de Noël diabolique.
Sous nos yeux défilent la couardise d'un homme d'Église (rôle qui va comme un gant à notre grand Fernandel), la cupidité d'un couple d'aubergistes (magistralement incarnés par le duo Françoise Rosay et Julien Carette) le tout sous l'oeil désopilant d'un petit groupe de voyageurs frivoles à souhait.
Une Auberge rouge qui plus de 70 ans après sa sortie en salle reste un petit bijou français d'humour noir à l'anglaise.
Mais justement, laissons le mot de la fin à Yves Montand et sa complainte du troubadour ...
L'auberge rouge (1951) Bande-annonce
Claude Autant-Lara - Fernandel, Françoise Rosay, Julien Carette ...
En 1831, un groupe de voyageurs, auquel vient se joindre un moine-mendiant accompagné d'un novice, se voit contraint de passer la nuit à Peyrebeille, dans une auberge isolée au milieu des montagnes ardéchoises.
La femme de l’aubergiste avoue alors au moine, sous le sceau de la confession, qu'elle et son mari ont déjà tué plus de cent clients, volé leurs objets de valeur et enterré leurs corps dans le jardin.
La femme presse le moine de quitter la maison dès le soir, sans quoi « c’est le même traitement qui l'attend, comme pour les autres ». Mais les voyageurs de la diligence, insouciants et qui ne songent qu’à s’amuser, l’empêchent de prendre la fuite. Désespéré le moine va donc essayer de sauver la vie de ses compagnons sans trahir le secret de la confession.
L'auberge rouge - Visites privées
Retour sur l'affaire de l'auberge de Peyrebeille dite "l'affaire de l'auberge rouge" et ses tenanciers, les époux Martin ainsi que leur valet Jean Rochette, condamnés à mort et guillotinés le 2 octobre 1833 à midi pour la mort d'un client, Jean-Antoine Enjolras ...
(pour aller plus loin, c'est par-là)
Pour l'anecdote (source WikipédiA) :
« L’année suivante, en 1950, changement de cap. Le comte Czarnezci, riche marchand d’armes, qui pense pouvoir tirer profit du centenaire de la mort de Balzac, propose à Autant-Lara d’adapter L’Auberge rouge déjà porté à l’écran, au temps du muet, par Jean Epstein. Alors que le projet s’enlise pour des raisons financières, une nuit, le metteur en scène se réveille en sursaut et déclare à Ghislaine : « Gardons le titre et racontons une autre histoire… ». C’est ainsi qu’avec la complicité d’Aurenche et Bost, Autant-Lara détourne la commande, ne conservant du roman de Balzac que le titre et le décor, une auberge perdue en montagne, théâtre d’évènements sanglants et mystérieux.
Le trio imagine un scénario original dont le personnage central, un moine capucin, lié par le secret de la confession, fait tout pour sauver de la mort de malheureux voyageurs, victimes désignées d’aubergistes diaboliques. Ce conte philosophique, joyeusement anticlérical, au cynisme jovial, pratique un humour macabre, plus courant chez les Anglo-saxons que dans l’Hexagone.
Mal accueilli par la critique, L’Auberge rouge fut un succès populaire, à mon avis, tout à fait mérité. Dans le rôle du capucinNote 1, Fernandel a traversé le film sans rien comprendre à l’esprit de l’entreprise. Les rapports entre la vedette et son metteur en scène furent exécrables. On dit même que le dernier jour de tournage, le dernier plan mis en boite, Fernandel, en guise de salut, adressa un superbe bras d’honneur à Autant-Lara. "Si ça, c’est du cinéma d’art, tiens…" »
(Francis Girod, discours prononcé à l'Académie des beaux-arts lors de sa réception, en hommage à Claude Autant-Lara.)
En réalité, s'il est possible que le projet initial ait été une adaptation de Balzac, les auteurs se sont lointainement inspirés de l'affaire de l'auberge de Peyrebeille, dite l'Auberge rouge, du moins telle qu'elle est perçue dans l'imaginaire collectif : ce n'est le prétexte d'un film parodique.
Fernandel réalisa pendant le tournage que le film avait des aspects anticléricaux, ce qui contrevenait à ses convictions personnelles. Le tournage ne fut pas non plus facilité par la vision qu'il avait du film. À cette époque, l'acteur était déjà très célèbre et habitué à être le centre d'intérêt quasi exclusif des comédies légères auxquelles il participait en tant que vedette, et les réalisateurs de « l'Auberge rouge » durent ruser pour pouvoir monter leur film comme ils l'entendaient et non pas comme Fernandel se l'imaginait. À la fin du tournage, Fernandel promit de ne plus participer à un « film d'art ». Claude Autant-Lara raconta cette dernière anecdote – notamment à l'occasion d'une série d'entretiens accordés à Freddy Buache – en ajoutant qu'il estimait avoir fait tourner à Fernandel un de ses meilleurs films.
L'Auberge rouge - La complainte du troubadour
Composée par René Cloërec et interprétée par Yves Montand
Chrétiens !
Venez tous écouter
Une complainte véritable
Celle de trois monstres inhumains
Leurs crimes sont épouvantables
Il y a de cela cent vingt ans
Ils assassinaient les passants
à Peyrebeille en Vivarais
Dans le département d’Ardèche
Sur une route isolée
Ils établirent leur commerce
L’auberge est sur le grand chemin
Où ils égorgeaient les humains
…
( La complainte du troubadour - Chanson du générique interprétée par Yves Montand)
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Pour la séance (d'écoute) de rattrapage du podcast de "monsieur toutmoncinéma", c'est ici que ça se passe :
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